mardi 24 février 2009

SLUMDOG MILLIONAIRE


CRITIQUE / CINÉMA


POUR VINGT MILLIONS DE ROUPIES...

« Les Cahiers » et « Télérama » détestent... « Les Inrocks » exècrent... "un simple produit dérivé de la télévision vulgaire pour gogo", écrit Vincent Ostria. On ne peut pas toujours aimé ce qu’on pense... Et qu’en dit Kaganski ? Je m’en fous. mon ami Simtriquette n’en fait même pas tout un bazar sur son blog... Première adore, Tant pis ! Slumdog Millionaire remporte 8 oscars à Hollywood. C’est beau... llywood ! Non ? Énorme ! Le réalisateur de Trainspotting (deuxième plus grand succès anglais de l’histoire du cinéma britannique, en 1996), explose la prestigieuse cérémonie américaine avec « sa première histoire d’amour » selon les propres termes de Dany Boyle.





Et le truc dépote à mort, je vous jure ! D’abord la photo d’Anthony Dod. Le type avait déjà bossé avec Thomas Vinterberg et Lars Von Trier sur Dogville. Juste pour vous situer la pointure du chef op. formé à l’école « moderne » du cinéma danois. Des cadrages chaotiques, à l’instinct... mais en réalité, beaucoup plus préparés qu’on ne pourrait le croire. Du grand art m’ssieurs, dames... Une prouesse de cirque, d’accord ! Mais j’ai toujours aimé le cirque, voilà. Le côté humain des arènes, le côté équilibriste et lanterne magique. 8 mois de tournage en Inde « à l’adrénaline » dit encore le metteur en scène anglais. Et ça ne passe pas inaperçu au montage. Chris Dickens derrière la souris (Dickens... ça ne s'invente pas! Un sérieux pedigree à la télé avant de pouvoir aussi se lâcher pour le grand écran). Bref ! Du vent dans les voiles de bout en bout. Pas une image pour souffler. Un « Autant on emporte le vent » bollywoodé sur le mode « Bombay Maximum City » (lire l’excellent ouvrage de Suketu Mehta, si vous ne l’avez pas encore fait). Des images à couper le sifflet et la musique de A.R. Raham dont je n’arrive toujours pas à me défaire. Tout y est, top modèle compris. Oui, comment vous dire Freida Pinto dans le rôle de Latika adulte. Je te comprends Dany, je te jure que je comprends...





« Latika... Latika... » hurle Jamal Malik / L'acteur Dave Patel, au début de chaque scène. Et tout se termine sur un tableau dansé et chanté, tout ce qu’il y a de plus kitch sur un quai de la gare Victoria (celle de Mumbai bien sûr !) Car tout est filmé en décors naturel et sans tricherie. Enfin, c'est juste un film ! Des taudis (en particulier dans deux bidonvilles de Bombay, Dharavi et Juhu), ainsi qu'à Agra et au Rajasthan ; en s'arrêtant à l'endroit du Taj Mahal pour faire un peu de tourisme. Je vous assure que ce truc à de quoi vous remettre du dernier opus sophistiqué de Sam Mendes, l’auteur d’American beauty (mais qu’est-ce qu’ils ont en ce moment tout ces englishs ?!) Les Noces rebelles, où une certaine autre idée de l’ enfer sur terre. Film américain, avec Leonardo Di Caprio, Kate Winslet, Kathy Bates et Michael Shannon (2 h 05). Slumdog Millionaire est adapté du roman indien à succès de Vikas Swarup, Les Fabuleuses Aventures d'un Indien malchanceux qui devint milliardaire. Pour une fois, le scénario l’emporte avantageusement sur l’œuvre littéraire. La faute à Simon Beaufoy (Full Monty) Un mec qui sait écrire des images si vous voyez le genre. Je ne vous ferait pas l’affront de l’histoire, c’est entendu. L’histoire du gamin qui a grandi dans les bidonvilles de Bombay et qui est soupçonné d’avoir triché au jeu télévisé « Qui veut gagner des millions » dans sa version indienne. Voilà, comme ça c’est fait.

Une histoire d'amour... Oui et alors ?!
Si y'en a que ça gène...

NÉON™