mercredi 23 septembre 2009

SPENCER TUNICK EN BOURGOGNE


ART MILITANT
LES NUS DE SPENCER TUNICK

Depuis 15 ans l'artiste new-yorkais Spencer Tunick réalise des mises en scènes géantes avec des figurants nus. Des images spectaculaires pour parler du climat, dénoncer l'impact de l'homme sur les changements climatiques. Ce 3 octobre 2009, Spencer Tunick et Greepeace s'invitent dans un vignoble du sud de la Bourgogne pour lutter contre le réchauffement de la planète. Un sacré "coup de chaud !" pour les 700 personnes qui se sont prêtées volontairement à l'installation artistique dans les vignes.


DRÔLES DE VENDANGES EN BOURGOGNE


AUTRES TRAVAUX...


Devant un tableau de Rubens (Venus & Adonis, 1610) - Museum Kunst Palast, Düsseldorf, Germany


"HÉ ! VOUS ME RECONNAISSEZ ?"



Au mois d'août 2007, six cent personnes ont posé dans leur plus simple appareil, au pieds du glacier d’Aletsch (Suisse). Un monument naturel classé au patrimoine mondial de l'UNESCO, mais qui perd aujourd'hui une centaine de mètres par an à cause du réchauffement planétaire.

Un vrai "coup de chaud" !


SPENCER TUNICK - SITE OFFICIEL





mardi 22 septembre 2009

LE PROJET X



LE PROJET "X" EST UNE SUITE LOGIQUE AUX PHOTOMOBILES™

UN TRAVAIL DE RECOMPOSITION À PARTIR DE FICHIERS NUMÉRIQUES OUBLIÉS DANS MA MESSAGERIE. LES IMAGES SONT TOUTES ISSUES DE LA MÉMOIRE DÉPLORABLE D'UN TÉLÉPHONE PORTABLE ET RETRAVAILLÉES SUR ORDINATEUR. L'OBJET FINAL REPRÉSENTE UNE IMPRESSION SÉRIGRAPHIE SUR VERRE SYNTHÉTIQUE GRAND FORMAT. (TOUS DROITS RÉSERVÉS © JL GANTNER 2009)



PROJET X / 010 - TOUS DROITS RÉSERVÉS © JL GANTNER 2009


PROJET X / 009 - TOUS DROITS RÉSERVÉS © JL GANTNER 2009


PROJET X / 011 - TOUS DROITS RÉSERVÉS © JL GANTNER 2009


PROJET X / 03A - TOUS DROITS RÉSERVÉS © JL GANTNER 2009






PROJET X / 001 - TOUS DROITS RÉSERVÉS © JL GANTNER 2009


(AVEC HABILLAGE PHOTOMOBILES™)

PROJET X / PHOTOMOBILES™ - TOUS DROITS RÉSERVÉS © JL GANTNER 2009





VOIR LE SITE DES PHOTOMOBILES™ / JL GANTNER

RESSEMBLANCE




LE COUP DE CHAUD ROMAN / JL GANTNER
Rectificatif du chapitre 15

(JUILLET 1970)


AU LIEU DE :
(Marie était folle d’Edgar Poe. Peut-être aussi parce qu’elle se trouvait une certaine ressemblance physique avec le portrait de Sarah Elmira Royster à 15 ans, le grand amour d’enfance du poète américain génial, l’inventeur dit-on, du roman policier qui l’avait éperdument aimée jusqu’à son dernier souffle. Plus tard, Marie avait aussi trouvé beaucoup de similitudes entre le seul visage connu de Sarah à 15 ans et Jane March au même âge, cette actrice qui interprète Marguerite Duras jeune fille dans l’Amant adapté au cinéma par Jean-Jacques Annaud).


Sarah Elmira Royster à 15 ans


IL FAUDRAIT PLUTÔT LIRE :
(Marie était folle d’Edgar Poe. Peut-être aussi parce qu’elle se trouvait une certaine ressemblance physique avec le portrait de Sarah Elmira Royster à 15 ans, le grand amour d’enfance du poète américain génial, l’inventeur dit-on, du roman policier qui l’avait éperdument aimée jusqu’à son dernier souffle. Plus tard, Marie avait aussi trouvé beaucoup de similitudes entre le seul visage connu de Sarah à 15 ans et Nathalie Portman à peu près au même âge, cette actrice qui interprétait la jeune Mathilda dans Léon le film de Luc Besson, aux côtés de Jean Reno).


NATHALIE PORTMAN DANS LÉON

LÉON de Luc Besson 1994





PORTFOLIO / LES DRUS



PORTFOLIO / les Drus
LES DRUS, FACE OUEST / MASSIF DU MONT-BLANC




PHOTOGRAPHIE ©JL GANTNER 19/sept/2009 à 12H15

PHOTOGRAPHIE ©JL GANTNER 19/sept/2009 à 12H17


C'est une des vues, sinon "la vue" la plus célèbre des Drus et de l'aiguille Sans nom... L'angle ne permet pas de voir l'aiguille Verte, mais découvre la paroi ouest, haute de plus de mille mètres. Une des faces mythiques du massif du Mont-Blanc. Son sommet (Petit Dru) culmine à 3730m d'altitude.



Escalade du pilier Sud-Ouest : Walter Bonatti (en solitaire), 1955
Directe américaine, face Ouest : Gary Hemming et Royal Robbins 1962
(Ces voies et quelques autres ont aujourd'hui disparues à cause d'un éboulement gigantesque survenu en 1997
et d'une autre vague de destructions massives entre 2003 et 2005)



TOUS DROITS RÉSERVÉS


LIRE SUR LE SUJET :
L'ANTI MONT-BLANC
(ROMAN EN COURS D'ÉCRITURE SUR INTERNET)



lundi 21 septembre 2009

LE COUP DE CHAUD / XXXI



(ROMAN EN LIGNE)
LE COUP DE CHAUD
-31-



Un roman... et c'est évidemment Tony™ qui s'y recolle ! Sacré Tony ™ ! Un roman... ou une somme de lignes superposées au mouvement de l'air ambiant. Un de ces procédés écologiques pour dire la couleur verte qui lui coule dans les yeux au lieu d'une industrie lourde incapable de le distraire vraiment. Un roman... disons plutôt une correction à la volée d'un vieux manuscrit laissé pour compte par faute de temps, l'été 2003. Le coup de chaud... où ce qui arrive à force de prendre des douches froides au travers du cadre strict d'une météo de merde. Le coup de chaud ou une façon de décliner un paquet d'histoires anciennes, des engrenages, la mécanique rouillée des passions en retard. L'effort illuminé d'en découdre avec ses vieilles leçons de voyages, les malles défaites un peu partout dans le coeur de gens admirables et réconfortants. Le coup de chaud... comme on dirait : de La poésie, le cinéma... un tas d'emmerdements à la fin.


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CHAPITRE 15
JUILLET 1970


Au mois de Juillet 1970, soit un an exactement après l’exploit exceptionnel de la mission Apollo XI et quelques semaines avant le piteux record de Luna 16(X) censé permettre aux soviétiques d’arrêter de passer pour des cons plus longtemps dans les derniers soubresauts de la course aux étoiles, Antoine était donc réapparu sur le seuil du café de l’horloge qui n’avait pas encore changé de nom. En conséquence, ce fut alors ce brave Kane qui se chargea une dernière fois de servir le reporter de guerre dont il jura plus tard qu’il ne l’avait pas encore reconnu à ce moment-là.

-X- Luna 16 fut l’une des 24 missions d’un programme de voyages spatiaux inhabités lancées par l’Union soviétique entre 1959 et 1976. En septembre 1970, plus d’un an après le retour victorieux d’Apollo XI, Luna 16 réussit cette magnifique « performance » d’un retour automatique de 101 grammes d’échantillons de sol lunaire vers la terre. De sorte qu’à ce petit jeu du plus gros tas de cailloux ramassés dans l’espace, les américains l’emportèrent largement et sans aucune discussion possible, comptabilisant 382Kg de roches en 6 voyages habités, contre seulement 326 grammes dans le camp opposé. Oui, un sacré putain de caillou d’avance !


Le type fumait lorsqu’il était entré. Tony s’en souvenait très bien. Tony pouvait d’ailleurs corroborer tout ce qu’il avait écrit dans ses cahiers depuis ce jour-là : Les fragrances d’épices dans l’encadrement de la porte d’entrée lorsque la silhouette d’Antoine l’avait franchie de son allure exsangue. Cette fumée jaune sur son visage affreusement triste... Son côté vétéran du Vietnam qu’on devinait facilement à quelques signes caractéristiques cousus sur un sac qu’il portait à l’épaule. Tony se souvenait de tout, mais le flic sut tout de suite que cette tête de con n’avouerait jamais rien.

C’était tout juste un an après qu’Antoine s’en fut allé pour son baptême du feu dans le golf du Tonkin. Un an jour pour jour après que Marie eut à quitter son amant sur le quai d’une gare, et avec cette certitude propre à ce qu’on appelle généralement l’intuition féminine, que son amant, son grand amour ne reviendrait pas. Ce jour, cette date du 21 juillet (202e jour de l’année du calendrier grégorien et 30e jour du Cancer(X) ) dont la jeune femme avait fini par se convaincre qu’elle lui portait la poisse à cause d’une sorte de déglinguage du temps cosmique ou peut-être aussi d’un immense trou d’air dans l’ordre des planètes... À commencer par ce 21 juillet 1964 où Tony lui était tombé dessus sans prévenir, avec son air de ne pas y toucher... Son gentil maçon au début. Ses yeux roulés en boule et sa tête au carré. Un petit gars du bâtiment plutôt bien fait malgré sa taille réduite, qui avait su la faire jouir quatre ou cinq nuits durant, avec ses bras d’haltérophile et son sens du rythme, son instinct de la cadence qui faisait sa réputation auprès d’une catégorie d’employeurs spécialisés dans les constructions à bas prix, le début de l’immobilier low cost. Et puis tout s’était très vite enrayé : La naissance de Jules sous le signe des gémeaux, à cause d’un oubli, d’une petite erreur de calcul. (Ce troisième signe du zodiaque qui s’entendait plutôt mal avec les vierges à cause de leur côté timide, réservé ; leur sens de l’ordre, leur manie du tri, ce goût exacerbé pour l’organisation. Les vierges... que les Gémeaux trouvaient en général trop maniaques à leur goût !) Tony et son nom de famille impossible à porter. « Chaumont... Un nom de ville... » Marie avait fini par détester jusqu’à son propre prénom collé devant. « Marie », un petit nom dont tout le monde prédisait qu’il finirait par tomber rapidement en désuétude à cause d’une connotation religieuse un peu cruche, son caractère de reine vierge ostensible complètement dépassée, d’immaculée conception... une pietà italienne dorée à l’or fin, son cul brossé à l’eau écarlate pour épater les corbeaux. Marie pensa alors à un oiseau d’ébène... perché sur le minuit lugubre... Marie Chaumont, arrêtée, plantée là par le bec d’un volatile baudelairien, un corbeau immuable. Marie éplorée, cabrée sur son lit de plumes atomiques !... mais bon, passons. Les ténèbres et rien de plus. Oui, cela seul et rien de plus avait à son tour répété Baudelaire à l’instigation d’Edgar Poe (Marie était folle d’Edgar Poe. Peut-être aussi parce qu’elle se trouvait une certaine ressemblance physique avec le portrait de Sarah Elmira Royster à 15 ans, le grand amour d’enfance du poète américain génial, l’inventeur dit-on, du roman policier qui l’avait éperdument aimée jusqu’à son dernier souffle. Plus tard, Marie avait aussi trouvé beaucoup de similitudes entre le seul visage connu de Sarah à 15 ans et Jane March au même âge, cette actrice qui interprète Marguerite Duras jeune fille dans l’Amant adapté au cinéma par Jean-Jacques Annaud). Ce 21 juillet, dont Marie avait lu quelque part que la date coïncidait encore à celle de cet incendie célèbre du temple d’Artémis à Éphèse, l’année 356 av JC ; ce jour, funeste, oui, de la naissance Alexandre le macédonien, l’incendiaire frustré de la magnifique Persépolis au royaume de Perse. Oui, une regrettable coïncidence pour l’héritage et la conservation du patrimoine culturel mondial. Mais depuis on avait l’UNESCO...

Pour arriver enfin à ce 21 juillet 1969 dans la nuit (cette sorgue glauque répandue sur l’écran perlé, ce goût amer qui lui restait collé au palais lorsqu’elle essayait de se rappeler d’abord ce fleuve brûlant, puis cette aube longue suintante sur sa peau).

-X- Cancer. 22 juin au 23 juillet. Un des signes les plus sensibles du zodiac et gouverné par la lune. La nature du Cancer est émotive, tendre et imaginative. Un signe attiré par le merveilleux, le mystique. Il recherche avant tout une forme d’aboutissement dans la sécurité sentimentale. Ceux du troisième décan présentent l’attrait d’une nature rêveuse, vaporeuse... et très stable en amour.



(À SUIVRE)



lundi 14 septembre 2009

PHOTOMOBILE™ - 228



LES PHOTOMOBILES™ DE JL GANTNER

(Des images réalisées à partir de son téléphone portable, ses communications régulièrement mises "en ligne". Tout un commerce d'échange et totalement inutile de libres transports avec un vrai mobile d'une bonne marque™ collée sur l'écran. "De l'art moderne" pour ceux qui en douterait, comme on dit aussi "De l'électronique embarquée" ou "De la pression dans un pipe line" )



MESSAGE N°228


PHOTOMOBILE™ N°228 / JL GANTNER 2009
Message envoyé de Besançon, France
14 septembre 2008 à 8H23 GMT





LES PHOTOMOBILES™

dimanche 13 septembre 2009

LE COUP DE CHAUD / XXX



(ROMAN EN LIGNE)
LE COUP DE CHAUD
-30-



Un roman... et c'est évidemment Tony™ qui s'y recolle ! Sacré Tony ™ ! Un roman... ou une somme de lignes superposées au mouvement de l'air ambiant. Un de ces procédés écologiques pour dire la couleur verte qui lui coule dans les yeux au lieu d'une industrie lourde incapable de le distraire vraiment. Un roman... disons plutôt une correction à la volée d'un vieux manuscrit laissé pour compte par faute de temps, l'été 2003. Le coup de chaud... où ce qui arrive à force de prendre des douches froides au travers du cadre strict d'une météo de merde. Le coup de chaud ou une façon de décliner un paquet d'histoires anciennes, des engrenages, la mécanique rouillée des passions en retard. L'effort illuminé d'en découdre avec ses vieilles leçons de voyages, les malles défaites un peu partout dans le coeur de gens admirables et réconfortants. Le coup de chaud... comme on dirait : de La poésie, le cinéma... un tas d'emmerdements à la fin.


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CHAPITRE 14
(SUITE 2)

LA NUIT DU VINGT AU VINGT-ET-UN JUILLET DIX-NEUF CENT SOIXANTE-NEUF ...

et l’exceptionnel sang-froid d’un homme qui réussit cette manœuvre d’alunissage au jugé dans la poussière sélénite, au lieu de son ordinateur de bord aux neurones encore balbutiants et complètement débordés.


Je crois qu’au solde d’un long silence entre nous, il fut convenu qu’un peu agacés par l’aspect répétitif et très analytique de cet enregistrement au piano de l’œuvre numéro 988 dans le catalogue BWV de Bach, nous arriverions à Rachmaninov (la symphonie N°2 en mi mineur, op. 27 de Rachmaninov). Le troisième mouvement. Cette cantilène amoureuse confiée à la clarinette précédant la réponse de l’orchestre tout entier ; l’Adagio célèbre, à propos duquel Schopenhauer disait précisément (et pour revenir juste à l’instant au philosophe de Dantzig) que « tous les écarts de la mélodie représentent les formes diverses du désir humain ; et son retour au ton fondamental en symbolise la réalisation ». « Plus qu’une mer, un océan » selon Baudelaire. Et puis tout à basculer. Tout s’est arrêté net dans la morne incandescence de ses joues livides et hâves.

Il s’effondra d’un coup.

Jules parlait maintenant depuis des heures, le mouvement de sa bouche comme une oscillation corollairement accrochée à sa passion folle de vouloir démonter chaque pièce d’un engrenage industriel frauduleux ; une gigantesque opération de maquillage répandue jusqu’au seuil des étoiles et qui le dépassait complètement ; l’arnaque des arnaques.

Le fils Chaumont laissa d’abord tombé ses yeux sur le sol verni du salon et pile à l’endroit du reflet chancelant d’une sonde russe un peu déboussolée au passage de trois artistes américains, le sourire jusqu’aux lèvres, épatés par la couleur avachie du noir sidéral. Je remarquais surtout sa tête baissée en train de se déformer sous l’effet d’une vitesse orbitale considérable. Toute la carcasse de son corps semblait ne plus vouloir se maintenir qu’à la force d’une volonté électrique instinctive. La simple ruse d’un homme ivre. Une lueur vermeille transperçait la fenêtre en rais pâles alors que je décidai de me relever pour m’habiller et prendre congé de mon témoin. La pluie avait définitivement cessé.

Il faisait bon. La rue scintillait de micro particules de matière brillante incrustées dans un immense aplat opaque. Je guettais le passage d’Hubble entre l’unique tour nord de la cathédrale St Pierre et l’angle sud de la bibliothèque municipale. Mais je ne vis rien. Pas une seule arme qui pût espérer déchirer la voûte céleste encore moite, par l’effet d’un corps flamboyant. Remâchant une tonne d’indices contradictoires sur la présomption d’une invraisemblable opération de concussion organisée dans la substance d’état pour le plus grand profit d’un remaniement libéral de l’économie à l’échelle planétaire. J’eus d’abord du mal à tout rassembler du grand cirque esthétique et de l’état contemplatif qui me tenaient encore en haleine depuis mon départ précipité de chez Jules. Un sentiment multiple m’accrochait, comme un réflexe d’angoisse m’aurait épinglé par tous mes pôles. Et j’eus froid aussi, à l’idée que me fusse trouvé si longtemps claustré au lieu d’une telle ignorance eu égard à ces mille feintes décochées contre mes belles illusions d’enfance et toutes les certitudes de mon éducation. Quelle sorte de vérité partiale avait su à ce point discipliner mon esprit ? en sorte qu’il me fut toujours impossible de me convaincre d’autre chose que ces dogmes en uniforme, ces sortes d’axiomes analgésiques perfusés en vérités inébranlables. J’ouvris alors les yeux comme un nouveau-né sur un nouveau mode de circulation propre à mon esprit. Découvris cette faculté nouvelle de naviguer à vue dans quelques passages tortueux flânant d’instinct par-dessous des frontières archaïques. Bref ! je décidais d’explorer à nouveau toutes les preuves par la voie nouvelle d’une hémorragie intérieure autonome et absolument affranchie.

J’entrepris de réexaminer, un à un... chaque argument, chacune des charges rapportées par les uns et les autres en commençant par les kilos de roches lunaires déplacées qui prouvassent bien ce que nous eussions encore besoin de prouver pour rassurer le mauvais esprit ambiant : L’indication de tirs lasers exécutés presque toutes les nuits depuis la terre vers l’un ou l’autre des trois réflecteurs déposés par les missions 11, 14 et 15 afin de mesurer l’évolution de la distance entre la terre et la lune (soit en moyenne 384 000 kilomètres). Sur ce point, je me souvins aussi que Jules m’avait exposé qu’en 1751 déjà ! François de Lalande et l'abbé Nicolas Louis de La Caille avaient obtenu une valeur extrêmement proche de celle de la NASA par l’intermédiaire d’une simple méthode de triangulation calculant la parallaxe de la Lune (ce qui ne prouvait pas grand-chose, mais le renseignement avait tout de même réussi à faire son petit effet !) Quant aux russes... qui n’avaient pas bronché... leur silence, leur manque de réaction dans cette affaire, ne constituait-il pas l’élément le plus incontestable de la crédibilité américaine dans la matière de leur réussite authentique et parfaitement avérée ? Un argument encore... —et malgré les bruits ineptes qui courent sur les dizaines de photographies jugées aberrantes par certains spécialistes ; certaines vidéos réputées falsifiées par les principaux détracteurs— Oui, pourquoi la NASA aurait-elle multiplié les risques à sept reprises (six atterrissages réussis, et le célèbre retour en catastrophe d’Apollo XIII) d’être découverte dans son entreprise de falsification, alors qu’un seul voyage d’Apollo XI avait suffi à remplir tous les termes du contrat sans une bévue ? Enfin, comment autant de personnes impliquées dans le programme lunaire (des dizaines de milliers de techniciens, d’ingénieurs de toute obédience...) seraient-elles restées dans l’ignorance la plus totale d’une imposture, d’une mystification aussi extravagante, la plus grande arnaque de l’histoire de l’humanité ? Blablabla, blablabla...

Où je convoquerai pour la dernière fois la folie du métaphysicien prussien de la volonté et du principe de raison suffisante en ce qu’il avait écrit avec une certaine pertinence empruntée à Kant sur l’objet de la géométrie et de la théorie de l’espace... qu’il faut toujours se méfier des représentations du monde en tant que cette définition correspond à une forme juxtaposée à notre volonté de croire en ce qui nous plaît, et pour le plus grand bien d’une volonté intérieure qui nous dépasse complètement. Et considérez, cette fois pour en finir vraiment, cet exemple soulevé par ce valeureux maître du phénomène d’intuition (passant sur le sujet du génie d’Euclide le précédant de plusieurs siècles au même endroit) : Celui qu’un triangle puisse présenter trois côtés égaux et pour lequel vous vous demanderez si trois angles, eux aussi égaux, sont susceptibles d’en dominer la cause ?... Allez, faites un effort, le dernier ! Je vous le demande, comme un service. Où vous devrez nécessairement conclure, qu’il ne saurait être question d’une relation entre des concepts ou des jugements, mais seulement d’une évidente corrélation entre des angles et des côtés...

Pour ma part, j’avoue avoir préféré l’homme du Vouloir vivre et de l’art de la sagesse, ce « Bouddha occidental » décrit par Nietzsche... sur la rédaction de son monde contemplé. Cet intérêt qu’il portât à l’artiste, en tant que son génie s’accorda mal au vulgaire pleinement repu et satisfait de sa routine quotidienne. Ce beau chapitre sur la beauté... De quoi parlions-nous ?

Dans une sorte d’hypocrisie librement assumée, je dus conclure bêtement que l’immense océan de preuves qu’un homme avait bel et bien mis les pieds sur la lune dés l’année 1969 (triangle ou pas...) suffirait toujours à éclipser les torrents d’affirmations du contraire, et m’en tînt à cette dernière réflexion. La nuit filait vers le crépuscule... et je n’avais toujours rien appris de plus à propos de ces six heures trente... ce vide total de six heures trente qui m’encombrait l’esprit depuis des mois. Allo... Allo Huston... ici la base de la tranquillité... Allo... Et personne ne répondait jamais. Un sentiment d’abandon indescriptible.


(À SUIVRE)



jeudi 10 septembre 2009

LE COUP DE CHAUD / XXIX



(ROMAN EN LIGNE)
LE COUP DE CHAUD
-29-



Un roman... et c'est évidemment Tony™ qui s'y recolle ! Sacré Tony ™ ! Un roman... ou une somme de lignes superposées au mouvement de l'air ambiant. Un de ces procédés écologiques pour dire la couleur verte qui lui coule dans les yeux au lieu d'une industrie lourde incapable de le distraire vraiment. Un roman... disons plutôt une correction à la volée d'un vieux manuscrit laissé pour compte par faute de temps, l'été 2003. Le coup de chaud... où ce qui arrive à force de prendre des douches froides au travers du cadre strict d'une météo de merde. Le coup de chaud ou une façon de décliner un paquet d'histoires anciennes, des engrenages, la mécanique rouillée des passions en retard. L'effort illuminé d'en découdre avec ses vieilles leçons de voyages, les malles défaites un peu partout dans le coeur de gens admirables et réconfortants. Le coup de chaud... comme on dirait : de La poésie, le cinéma... un tas d'emmerdements à la fin.


(PUBLICITÉ)



CHAPITRE 14
(SUITE 1)

LA NUIT DU VINGT AU VINGT-ET-UN JUILLET DIX-NEUF CENT SOIXANTE-NEUF ...

et l’exceptionnel sang-froid d’un homme qui réussit cette manœuvre d’alunissage au jugé dans la poussière sélénite, au lieu de son ordinateur de bord aux neurones encore balbutiants et complètement débordés.


Jules avait alors joint ses mains derrière sa nuque, dans un réflexe de satisfaction mêlé de cette suffisance pontifiante qu’ont quelques magisters à l’épilogue de leur exposé. L’agent du cadastre fixait dorénavant ce mur de pluie qui barrait par la fenêtre la couleur foncée de l’horizon, un rideau cramoisi dont j’eus je ne sais pourquoi l’idée d’estimer la distance à sa droite d’environ quatre à cinq mètres par un angle de 45° qui l’obligeait mon hôte à une franche contorsion de la tête, des épaules et aussi un peu des hanches. Croisée par-dessus sa jambe, la pointe de son pied droit dessinait un circuit endogène en ligne droite tirée du haut vers le bas puis en sens inverse sur un rythme de métronome assez flou. Une sorte d’étirement instinctif du membre le plus en avant, le plus exposé à la concurrence ; la réminiscence d’un réflexe de l’animal disposé au baroud, mais dans l’ordre d’une violence entièrement contenue par l’effet d’une grande part de civilisation. Un don ancestral pour la brutalité convertie en noble pantomime réputée de bonne manière et conduisant aussi quelquefois jusqu’à l’obséquiosité. Une attitude qui par ailleurs, n'interdisait nullement la disposition d’une certaine cruauté à l’égard de ses contradicteurs.

À vrai dire, j’avais d’abord été forcé de concéder d’une certaine forme de maestria avec laquelle le fonctionnaire d’état membre de la Direction Générale des Finances passionné de cinéma, d’horticulture et de poésie romaine avait réussi à me transporter dans la gamme surprenante de ses opinions philosophiques. Ce qui par ailleurs ne m’avançait pas beaucoup sur le point des gages que j’attendais du fils Chaumont, concernant le véritable sujet qui me préoccupait et pour lequel j’avais d’abord investi dans ce précieux rendez-vous. J’insistais donc, pressé par des heures dont je devinais qu’elles fileraient dans le vertige de notre enthousiasme respectif jusqu’à ce bronze sélénite à peine saturé dont chaque mur aurait à s’accommoder bientôt. Et comme les rayons de la lune font rêver celui qui doit rêver... Que cette mécanique d’une nuit noire qui accable, plie toujours à son avantage industriel les débris du jour et les copeaux de l’histoire passée : « Mais revenons si vous le voulez bien sur ces six heures et presque trente minutes. Six heures et vingt-et-une minutes exactement pendant lesquelles —à l’issue de cette première victoire américaine d’un engin piloté jusque sur la surface lunaire grâce à l’extraordinaire sang-froid de son commandant de bord— nul pu savoir jamais ce qu’il s’était réellement passé là-haut ? à mille milles de toute terre habitée ».

Jules inspira un grand coup. Je le vis prendre sa respiration dans une forme d’élan sportif comme un sprinteur s’apprête à exploser depuis des starting-blocks : « Mon père, je crois l’a suivie. Je veux dire que ma mère une fois descendue à l’heure que vous dites, mon père ne l’a plus lâchée d’une semelle et s’est forcément rendu compte de tout ce qu’il avait déjà dû deviner depuis longtemps. Pour autant, il faut que je vous avoue un détail en ce qui concerne le rythme cardiaque d’Amstrong... Une chose qui me tracasse depuis ce couplet athlétique de mon invention et dont je vous ai livré toute une part d’intelligence déviée tout à l’heure. » J’étais tout à fait excédé. Cette fois, Je fis tout mon possible pour ne plus laisser filer mon témoin dans ses broderies ; rassemblais toutes mes forces afin de ramener mon client sur le pas de la porte principale et de tout verrouiller à double tour avant de jeter les clés au puit. Jules, d’abord effrayé par cette subite détermination de ma part... me fit la promesse d’accéder à ma réquisition, mais seulement après qu’il m’aurait avoué ce « détail » qu’il jugea trop oppressant de garder pour lui plus longtemps. En sorte que je lui permis cet ultime répit comme la dernière faveur qu’on accorde au condamné. « Je suppose, reprit-il alors, que vous ne m’en voudrez pas d’apprendre que c’est une sorte d’impulsion qui m’a emporté tout à l’heure. » Jules avait dit ça comme on s’acquitte d’une prévarication honteuse, du pire des crimes de sang... « Cette expérience dont on parlait d’une course à pied qui eût dû nous révéler la supercherie d’un homme au cœur si rude à l’effort qu’il s’exprimât d’une voix claire et sans malaise visible, même au seuil de ses capacités anaérobiques.... » Je n’écoutais plus qu’à peine, arrivé au point où tout ce qui me semblât être étranger au but que je recherchais, constituât seulement le fruit perfide d’un appareillage toxique de dissimulation à l’attention d’une vérité que j’étais venu découvrir coûte que coûte. Jules continua pourtant dans son sillage, maintint son cap droit devant lui. « Donc, voilà ! Si vous vous souvenez, je vous ai parlé de ces calculs sur lesquels je m’étais basé pour déterminer ma réflexion à propos l’élément des battements de cœur de Neil Amstrong, et dont le rythme fut estimé aux alentours de 160 battements par minute au pire moment de la mission. (Ce moment où le propergol vint à manquer de telle sorte qu’il fût en théorie presque impossible à qui que ce soit alors précipité ces malheureuses conditions, de garder son flegme absolument intact). Une évaluation approximative de 160bpm... rapportée comme information sur un site Internet dont je n’ai en vérité jamais pu vérifier l’authenticité. Comprenez bien mon ânerie... Une simple ligne de code HTML déposée sur le site assez banal d’un webmaster entiché d’un de ces climats conspirationnistes dont vous évoquiez à l’instant encore, l’aspect farfelu. Tout est parti de là. Une simple source binaire ; le plus aléatoire des renseignements auquel je ne sais pourquoi, j’ai tenu à adhérer tout de suite ; comme ça, sans essayer d’y réfléchir d’avantages. Oui... je reconnais là que j’avais d’abord fait une vraie gaffe. C’est-à-dire que je m’étais d’abord promis d’obtenir une confirmation officielle à propos de cet indice capital, cet argument essentiel d’un cœur au sprint dans la cage thoracique d’un pilote confortablement assis dans l’apesanteur lunaire... et puis j’ai oublié. Plus tard, lorsque j’ai repris mes recherches à propos de cette nuit du mois de juillet 1969... je suis tombé un peu par hasard sur ce communiqué laconique en pages spéciales de la grande presse. Quelques lignes seulement où la NASA affirmait avoir perdu toute trace d’une quelconque mesure cardiaque, enregistrée à l’époque sur les électrocardiogrammes du centre de contrôle au sol. Imaginez !... Plus une donnée médicale, plus une preuve... Rien !
-Effectivement, c’est plutôt ballot !...
-Et attendez le meilleur... Cette même année 2006 (15/08/2006), l’agence spatiale américaine disait ne plus se souvenir non plus de l’endroit exact où le matériel filmé lors des missions Apollo avait été entreposé. Soit la bagatelle de dix à vingt milles bandes vidéos, larges d’un pouce, d’une durée quart d’heure chacune... « égarées(X) ». Les preuves, décisives... du plus grand voyage de l’histoire humaine... Avouez que la pilule est tout de même un peu difficile à avaler !

-X- Lors d’une conférence de presse organisée au mois d’août 2006, Grey Hautalama, porte-parole de la NASA déclarait alors aux journalistes restés un temps dubitatifs, que l’agence avait cherché les supports d’enregistrement pendant plusieurs mois sans succès : « On ne les a pas vus depuis un certain temps, répondait Hautalama. On a cherché plus d’un an, mais sans obtenir de résultat ». Plusieurs sources concordantes tentaient alors d’expliquer le chemin parcouru par le matériel depuis l’origine des missions. Des documents officiels prouvaient que les bandes avaient d’abord été stockées dans un département du Goddard Space Flight Center installé à Greenbelt dans le Maryland (un immense centre de recherche crée en 1959, et destiné à rassembler les meilleurs spécialistes dans le domaine spatial). À partir de 1970, toutes les boîtes avaient été déplacées et confiées aux archives nationales (NARA) à Washington. Enfin, en 1984, sans que l’on ne sache plus pourquoi, quelques 700 boîtes de transcriptions originales de vols spatiaux dont l’intégralité des 6 séquences d’atterrissages sur la lune (Apollo 11, 12, 14, 15, 16 et 17) sont retournées à Greenbelt dans les mains de l’agence spatiale américaine.

Encore un peu plus tard, en 2009 (lors de la commémoration des quarante ans du premier pas sur la lune...) la NASA s’était à nouveau flanquée d’un dernier communiqué de presse sur les sujet des archives concernant les misions spatiales habitées (16/07/2009). Cette fois, l’agence gouvernementale admettait avoir quelque peu retrouvé la mémoire quant à cette fâcheuse affaire d’une disparition des films originaux. Selon elle, le précieux matériel avait tout bonnement été « effacé et réutilisé »... Je n’en revenais pas ! Le film original, « authentique » de l’aventure humaine la plus folle du vingtième siècle... oui, « effacé » dans une logique d’économie de moyens, « écrasé » pour une réutilisation ultérieure. Qui pouvait croire un truc pareil ?!... Des données de première importance pour la recherche médicale, les enregistrements sonores du plus grands héro de tous les temps... Oui, toutes les preuves(X), historiques... soi-disant écrasées, pour faire des économies.

-X- Où l’on doit aussi comprendre que l’ensemble des images en circulation sur les différentes chaînes de télévision du monde, ou disponibles sur la multitude de sites Internet consacrés au sujet des voyages habités sur la lune (toutes les images et sans aucune exception...) sont en réalité issues d’enregistrements vidéo —pour majorité des archives CBS— réalisés à partir d’un matériel audiovisuel dupliqué et spécialement recodé pour permettre la retransmission en direct sur les standards des télévisions commerciales de l’époque. En clair, ces images du premier pas d’un homme sur la lune (cette vagues forme spectrale grisâtre en forme de document historique d’un premier homme marchant sur la lune...) ne sont pas les enregistrements du véritable signal vidéo noir et blanc (320 lignes en 500 KHz) envoyé depuis le vaisseau (ces mystérieux enregistrements originaux dont il est question depuis tout à l’heure et dont il est permis de penser qu’ils étaient d’une qualité incomparablement supérieurs à cette bouillie télévisuelle envoyée à près d’un milliard de téléspectateurs rivés devant leur poste !...) mais une simple copie de cette deuxième génération au standard (525 lignes numérisées à 30 images/seconde en 4,5 MHz)... seule et unique preuve disponible dorénavant pour imaginer répondre à toutes les questions posées.

En substance, auriez-vous alors cette immense gentillesse d’essayer de m’expliquer pourquoi ces véritables enregistrements d’un premier voyage de l’homme sur la lune, n’ont jamais fait l’objet d’aucune sorte de diffusion publique avant cette regrettable histoire de disparition. Car comprenez que je m’interroge sur le fait qu’on est pu délibérément laisser se répandre cette copie informe, ce contretype à peine tangible, et la projeter encore si longtemps après les faits... au lieu d’un programme « authentique » et dont la définition bien supérieure était alors connue de tous les responsables de la NASA.


(À SUIVRE)



dimanche 6 septembre 2009

PHOTOMOBILE™ - 27



LES PHOTOMOBILES™ DE JL GANTNER

(Des images réalisées à partir de son téléphone portable, ses communications régulièrement mises "en ligne". Tout un commerce d'échange et totalement inutile de libres transports avec un vrai mobile d'une bonne marque™ collée sur l'écran. "De l'art moderne" pour ceux qui en douterait, comme on dit aussi "De l'électronique embarquée" ou "De la pression dans un pipe line" )



MESSAGE N°27


PHOTOMOBILE™ N°27 / JL GANTNER 2006
Message envoyé de Besançon, France
16 février 2006 à 13H14 GMT





LES PHOTOMOBILES™


samedi 5 septembre 2009

LE COUP DE CHAUD / XXVIII



(ROMAN EN LIGNE)
LE COUP DE CHAUD
-28-



Un roman... et c'est évidemment Tony™ qui s'y recolle ! Sacré Tony ™ ! Un roman... ou une somme de lignes superposées au mouvement de l'air ambiant. Un de ces procédés écologiques pour dire la couleur verte qui lui coule dans les yeux au lieu d'une industrie lourde incapable de le distraire vraiment. Un roman... disons plutôt une correction à la volée d'un vieux manuscrit laissé pour compte par faute de temps, l'été 2003. Le coup de chaud... où ce qui arrive à force de prendre des douches froides au travers du cadre strict d'une météo de merde. Le coup de chaud ou une façon de décliner un paquet d'histoires anciennes, des engrenages, la mécanique rouillée des passions en retard. L'effort illuminé d'en découdre avec ses vieilles leçons de voyages, les malles défaites un peu partout dans le coeur de gens admirables et réconfortants. Le coup de chaud... comme on dirait : de La poésie, le cinéma... un tas d'emmerdements à la fin.


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CHAPITRE 14 (suite)
LA NUIT DU VINGT AU VINGT-ET-UN JUILLET DIX-NEUF CENT SOIXANTE-NEUF ...

et l’exceptionnel sang-froid d’un homme qui réussit cette manœuvre d’alunissage au jugé dans la poussière sélénite, au lieu de son ordinateur de bord aux neurones encore balbutiants et complètement débordés.


« -D’accord, allons-y ! Un peu moins de six heures trente... pendant lesquelles pas une image télévisée, ni même un son ne nous est parvenu, ni de l’intérieur, ni de l’extérieur de la capsule. Rien. Le black-out audiovisuel total. Juste dans l’intervalle des deux plus grands pics d’audience enregistrés sur l’ensemble de la mission. J’ai tout vérifié sur l’archive de l’émission diffusée cette nuit-là la télévision française. Vous pouvez vous rendre compte par vous-même, le document est disponible à l’INA. Tout le monde peut y avoir accès sans aucune restriction. » Les yeux de Jules se mirent soudainement à briller avec une effrayante intensité. « Deux astronautes, le pilote Buzz Aldrin(X1) et le commandant Neil Amstrong, enfermés dans leur engin d’exploration spatiale au terme d’un voyage de près de trois jours dans les radiations mortelles de la grande nuit stellaire et après un atterrissage —et tiens, prenez justement l’atterrissage... oui, commençons par le commencement !— Quelques minutes avant le Final touchdwon prévu selon un protocole d’approche et d’alunissage dont il est raisonnable d’imaginer que rien n’avait été laissé au hasard quant à cette phase jugée la plus critique de l’opération, l’ordinateur de bord, l’AGC (Apollo Guidance Computer) affiche alors un code erreur 1201 puis encore 1202... tout de suite après (ou dans l’ordre inverse, de toute façon ça n’y changerait rien...) dont personne à Huston ne semble savoir ce que cette formule numérique affichée sur le DSKY (l’interface de commande) peut bien vouloir signifier. Même pas les gens du MIT (Massachusetts Institute of Technology) qui avaient pourtant conçu la machine, révolutionnaire pour l’époque et dont les ingénieurs maîtrisaient forcément jusqu’à la plus futile des variables de fonctionnement (un ordinateur portable de 32 Kg, d’une puissance CPU de 1MHz avec 4Ko de RAM... Soit la capacité d’une simple calculatrice d’écoliers. Un système d’exploitation doté d’une mémoire de 16 bits... et censé permettre d’exécuter quelques 8 tâches simultanées). Je simplifie pour que l’on ne perde pas de vue l’essentiel. Au bout d’un moment, le centre de commandes comprit enfin que l’AGC devait saturer à cause d’un encombrement de données, rendant le système de navigation automatique totalement hors service (je passe sur la probabilité d’une défaillance aussi grossière et pile au moment crucial !) Mais je vous le donne en mille... À quelques secondes de la nécessité immédiate de devoir tout abandonner, ou de l’unique autre solution d’attendre tranquillement de l’appareil, qu’il se crashât sur le rebord d’un cratère ou d’un autre : Amstrong, désigné pour être le premier humain à poser le pied sur l’objectif, repris tranquillement les commandes... à la main, comme un bon vieux pilote d’essai qu’il était, le « héros » que l’Amérique et la plus grande partie du monde occidental espérait depuis les plus fâcheuses péripéties de la guerre froide. Cet homme, « seul », le champion, le patron, le boss... l’archétype campbellien(X2) du preux chevalier, ce « surhomme » au-delà de l’évidente victoire collective... Oui, l’accomplissement ultime qui s’annonçait, un triomphe définitif du libéralisme... contre ce spectre communiste, bolchevique qui hantait le monde affranchi, menaçait son intégrité, sa toute puissance, son orgueil en marche jusque dans les étoiles. Tout y était. Une séquence de choix, peut-être la meilleure de tout le programme lunaire... où ce fut bien la « main » de l’homme, oui, la seule aptitude humaine, —suivez-moi bien— qui resta dans la légende comme ayant autorisé cet exploit, la performance la plus remarquable de toute l’histoire de l’humanité. L’homme et non l’outil, la machine... (encore moins cet « ordinateur » encore à ses balbutiements). Une occasion trop belle pour d’innombrables mécènes ! de démontrer —en adversaire réputé de Descartes— la supériorité de la nature humaine sur toute autre chose, dans un dernier réflexe de Pavlov en somme, ou bien dans l’accomplissement d’un scénario, d’une stratégie de communication... où rien, vraiment rien n’avait été négligé. 25 milliards de dollars... pour l’emporter définitivement sur Descartes. Voilà mon avis mon cher, l’impression que je me suis faite de cet alunissage héroïque d’un américain dans la grande histoire de l’entendement universel. Mais attendez le meilleur. Voyez au-delà de l’aspect purement allégorique de cette aventure, les faits bruts dont je puis aussi vous rapporter quelques aperçus à méditer. Prenez encore une fois le déroulement des événements qui ont précédé la pose du LM dans cette sombre et dérisoire régolite ; et considérez maintenant le film dans le détail pétrifié de chaque photogramme. Écoutez par exemple l’enregistrement audio de deux hommes dont je conviendrais volontiers avec vous qu’ils avaient subi un entraînement adéquat pour faire face à toutes sortes de situations inédites, certes ! Mais considérez ce paramètre d’un flegme incroyable dans la voix des deux pilotes, deux terriens fait de chair et se sang sous la pression de la circonstance exceptionnelle du premier alunissage de la carrière humaine, pression encore accrue par ce tracas d’un système de guidage défaillant, en réalité totalement obsolète à ce moment précis de la manœuvre la plus scabreuse qu’un homme n’est encore jamais réussi. Et bien oui, constatez dans le ton de leur voix, cette indolence hallucinante dans la situation de la pire calamité statistique qu’on puisse leur infliger : mourir à des centaines de milliers de kilomètres de chez soi, dans le noir d’encre affligeant de l’espace inexploré. Leur voix, parfaitement calme... pendant cette phase d’une chute ostensible du niveau de propergol dans le réservoir. Une maîtrise impeccable (le produit d’une physiologie exceptionnelle et d’un entraînement sans faille, d’accord !) Mais imaginez qu’au moment précis du tir de la fusée depuis cap Canaveral le 16 juillet (sous les millions de tonnes de poussée des moteurs de Saturne V, me direz-vous...) : le cœur de Neil Amstrong marqua 109bpm, c’est-à-dire un niveau de stress déjà significatif pour les performances cardiaques de cet athlète de haut niveau confronté à ce premier problème du décollage. Et j’entends encore le commentateur de l’ORTF de l’époque, le chef du bureau de New-York Jacques sallebert, s’inquiéter 4 jours plus tard (ce jour où l’homme marcha sur...) de ce que la commandant Amstrong —reprenant la main sur la machine alors que le carburant allait manquer et que la cible prévue pour poser l’engin était déjà dépassée de plusieurs kilomètres— aurait atteint son niveau de pulsations cardiaques le plus élevé de toute la mission. Tout ceci pour vous inviter à réaliser vous-même cette expérience élémentaire, cette simple petite épreuve physique de poursuivre une conversation, sereinement et sans que personne ne réussisse à déceler la moindre peine dans le rythme ou le débit de vos paroles, et alors que vous atteignez une force cardiaque permettant de courir à l’allure d’un concours de course à pied ?!... Oui, faites tout simplement cette expérience par vous-même et comparez votre résultat à l’aune de la communication enregistrée entre les deux astronautes à l’instant critique et la console du capcom... Oui, tout simplement ahurissant ! »

-X1- Edwin E. Aldrin, Franc-maçon. Initié en février 1965, devenu Compagnon le 12 avril de la même année et Maître le 21 février 1968 au sein de la "Montclair Lodge" No. 144 de la Grande Loge du New Jersey. Il est 33ème degré du REAA, membre du Suprême Conseil du Rite Ecossais Ancien & Accepté des Etats-Unis, Juridiction Sud. Sur le même thème et pour le cas d’Amstrong, rien est tranché de manière définitive, au seul détail que son père Neil (senior) fut bien lui, un membre actif au sein de la grande loge de l’Ohio. Idem pour John Glenn (Mercury 6) devenu par la suite sénateur du même état.

-X2- Joseph Campbell, anthropologue américain (1904-1987). Auteur d’un travail de recherche sur les mythologies comparées et d’une définition singulière du héro dont on peut encore vérifier les traits symétriques dans les œuvres hollywoodiennes actuelles.



(À SUIVRE)



mardi 1 septembre 2009

PARCE QUE


MADELEINE MUSICALE ET CINÉMATOGRAPHIQUE




EXTRAIT DE "MAUVAIS SANG"
LÉOS CARAX


Le film est sorti en 1986
(Prix louis Delluc)

AVEC:
MICHEL PICCOLI

JULIETTE BINOCHE
DENIS LAVANT

Bon, et pour la musique... Je vous laisse le soin de chercher vous-même le morceau original d'Aznavour "Parce que"... (tout en alexandrins) et sa reprise "énorme" par Serge Gainsbourg. Vraiment énorme !