vendredi 30 octobre 2009

MICHEL LOUP (CARNET DE TOURNAGE)


MICHEL LOUP
(SÉANCE PHOTO DU VENDREDI 30 OCTOBRE 2009)

Le type venait de recevoir un prix. Et quand je dis un prix, je veux dire une de ces récompenses de dimension internationale qui couronnent un boulot d’exception. Michel Loup, un des grands vainqueurs du "Veolia Environnement Wildlife Photographer" cette année. Le genre de médaille qui vous envoie d’un seul coup un homme et tout son travail acharné, jusqu’aux sommets de sa profession ; une sacrée pichenette que ce type-là n'a pas volé ! Michel Loup. Je suis tombé sur son nom par hasard, à force de bricoler des mots clés dans les zones de recherche aléatoires sur Internet. Le Jura, la région de Franche-Comté et la photographie. Michel Loup, un jurassien primé pour son image d’un brochet lors d’un concours, (un des plus prestigieux du monde). Michel m’a raconté la scène... l'estrade du Muséum d’histoire naturelle à Londres... Les centaines de personnes, les milliers de spectateurs réunis dans la salle d’exposition derrière la façade victorienne de l’énorme édifice historique planté sur Cromwell road. Pas le genre d’endroit où traîner en bottes et en col roulé ! Il revenait juste de la capitale de l'ex empire britannique avec l'idée qu'on ne le dérangerait plus pendant au moins plusieurs mois d'hiver ! J'ai dû insister... (L’homme et son côté farouche, ses silences vigilants face au bruit excessif ou dans le raffut des éclairages trop vifs... )



PHOTO © JL GANTNER 2009


J'ai dû convaincre mon « bonhomme » de se laisser approcher par des gens de télévision pressés par des impératifs de toute sorte ; leurs contraintes d’un planning serré pour parler du monde et d’un tas de choses importantes comme la couleur du ciel et ce paquet de ballons invisibles qui nous éclatent les yeux les jours d’orages.




Nikon D2X + Nikkor 17-55mm f2.8 lens at 17mm 1/160 sec at f10 ISO 400 Aquatica

TOUS DROITS RÉSERVÉS © MICHEL LOUP


Le prix "Veolia Environnement Wildlife Photographer of the Year 2009" (dans la catégorie "subaquatique), une des plus prestigieuses récompenses du monde, décernée au muséum d'histoire naturelle de Londres parmi plus de 40 000 concurrents provenant de 94 pays.



TOUS DROITS RÉSERVÉS © MICHEL LOUP

TOUS DROITS RÉSERVÉS © MICHEL LOUP

TOUS DROITS RÉSERVÉS © MICHEL LOUP

TOUS DROITS RÉSERVÉS © MICHEL LOUP

TOUS DROITS RÉSERVÉS © MICHEL LOUP

TOUS DROITS RÉSERVÉS © MICHEL LOUP

TOUS DROITS RÉSERVÉS © MICHEL LOUP


VOIR AUSSI UN PORTFOLIO DE MICHEL LOUP / JURA


Je lui avais promis de ne rien bouleverser de son emploi du temps surbooké par la lumière changeante et les voiles de brumes qui semblaient terriblement l'inquiéter cette après midi-là. J'avais tout de même fini par obtenir ce précieux rendez-vous grâce à l’intervention de son éditeur Bruno Salvi et d’une astuce consistant à impliquer son laboratoire à Champagnole. L'idée d’en apprendre d’avantage sur l’homme et sa passion pour la nature sauvage, les paysages subaquatiques. Une belle rencontre. Une sacrée foutue belle ballade dans les environs du Frasnois, dans la régions des quatre lacs.




PHOTO © JL GANTNER 2009


PHOTO © JL GANTNER 2009


Derrière l’objectif de sa caméra à ressorts, tout le talent de Jean-Marie Baverel pour filmer l'homme qui photographie les grenouilles avec leurs grands yeux de dessins animés japonais... Pas un de ces cow-boys clinquants qui tournent tout de traviole à force de ne jamais regarder ce qu'ils filment, non ! Juste un vrai caméraman de télévision avec son tas de convictions précises sur les cadres fixes, les opinions toutes faites... les idées molles... le siège immobile du temps figé. Le mec occupé derrière son diaph et toute sa gamme d’humeurs livrées avec les jours de pluie... le type et son œil bien ouvert s’est occupé de l’image du monsieur dans une des ces lumières qu’on n’est pas près d’oublier dans les gammes de feu. Une vraie fournaise pour le cœur. Le Monsieur, Michel et son Nikon™ flambant neuf, voilà pour le côté technique pour tous ceux qui s’intéresseraient à ce genre de détail absolument indispensable à une discussion entre nous! Le monsieur et son œil hyper sensible au moindre chuchotement du soleil.



JEAN-MARIE BAVEREL, CAMERAMAN À FRANCE TÉLÉVISION ET LE PHOTOGRAPHE MICHEL LOUP
PHOTO © JL GANTNER 2009


JEAN-MARIE BAVEREL, CAMERAMAN À FRANCE TÉLÉVISION ET LE PHOTOGRAPHE MICHEL LOUP
PHOTO © JL GANTNER 2009


Je crois qu’on a d’abord parlé comme d’autres auraient pu dire qu’ils avaient longtemps marché. Un flagrant délit de bavardage un peu abrupt au milieu d’un champs d’automne prévu comme décor à notre rencontre, toute... professionnelle. À vrai dire, Michel n’était pas très à l’aise dans l’exercice des interviews et du portrait calqué sur les croûtes qu’on trouve accrochées un peu partout dans les musées. L’exercice des curriculum vitae... les questions à double entrée... les mille pièges tendus par le questionnement habile... toute la belle panoplie du reporter bien habillé pour se faire beau sur un plateau de télé. Bref ! (comme on arrête pas de dire dans le poste un peu étriqué pour aller jusqu’au bout de ses raisonnements). Je crois que c’est à ce moment-là que le monsieur et son bel appareil photo attaché autour du cou m’a parlé de ses libellules dans la lumière bleue... Un paquet de bestioles qui l’amusaient depuis qu’il était petit. Des libellules et des grenouilles, des crapauds et des poisons d’eau douce. Tout ce que le môme planquait derrière son armature d’homme sérieux pour faire son mec crédible dans le grand monde... Tout ce que sa retenue naturelle lui avait soigneusement évité de tout balancer devant la caméra. Un monde secret : celui des marmites bouillonnantes peuplées de sentiments intérieurs ; des scènes féeriques camouflées sous la surface ("l'essentiel est invisible pour les yeux"disait st Ex) ; celui d'une poésie singulière. Je ne sais pas si j’ai le droit de vous dire ça ? Une confidence ne s’expose pas sous la lumière des projecteurs. C’était encore il y a peu, une simple question de bon sens, une question de principes. Une sorte d’égard, de respect pour l’intimité des gens. Oui, cette sorte de grâce dans les rapports humains.



PHOTO © JL GANTNER 2009


Alors voilà ! je voulais juste aussi dédier au monsieur ce brouillon pictural, cette impression d’automne inspirée par ses beaux voyages à lui, ses paysages d’enfance grands formats... Juste quelques images volées en forme de cadrages triturés à la lumière jurassienne pendant qu’on parlait d’un prix, un grand prix international qui récompense le meilleur photographe de l’année, le boulot patient, la persévérance... et puis les sentiments, les foulures intimes... l’effet des écorchures de toute une vie.



PHOTO © JL GANTNER 2009


PHOTO © JL GANTNER 2009


PHOTO © JL GANTNER 2009


PHOTO © JL GANTNER 2009


PHOTO © JL GANTNER 2009


PHOTO © JL GANTNER 2009


Et puis tiens ! Je ne sais pas pourquoi, mais je pense juste à l'instant à ce trio, cet Opus 100 de Schubert... Cette bande originale du superbe "Barry Lyndon" de Stanley Kubrick... Oui, allez savoir pourquoi ? Peut-être pour la couleur, le côté cramé de l'endroit en pareille époque ! C'est ça, "Barry Lyndon" pour la lumière éclatante du décor et les tableaux magnifiques qui se succèdent sur de la musique baroque. Un tas de zoom arrières... Je ne sais pas !?...
NÉON™



PHOTO © JL GANTNER 2009


PHOTO © JL GANTNER 2009


PHOTO © JL GANTNER 2009


PHOTO © JL GANTNER 2009


PHOTO © JL GANTNER 2009