jeudi 8 avril 2010

LE CHARME


LE CHARME/PROJET CINÉMATOGRAPHIQUE



Magiciennes, les fées sont des esprits joyeux qui s’amusent à l’ombre des vieux arbres et dans les lieux sauvages. Elles aiment danser, batifoler, et cherchent le plus souvent à s’accoupler avec les hommes des bois. Mais les nymphes sont aussi susceptibles... De véritables saloperies au fond ! Leur nature secrète et diabolique, mais on ne pouvait plus s'en passer.




LE CHARME - STORY BOARD (EXTRAIT-PLANCHE 2) ©JL GANTNER / 2001



Un story board... C'est à peu près tout ce qu'il me reste de cette idée d'un film écrit sur le thème d’une rencontre amoureuse un peu sauvage, dans les derniers mois de l'année 2001...
Un arbre comme seul élément de décor. Un type passe par là, disons un homme des bois pressé d’en découdre avec son affaire du jour, un magnifique angiosperme qu’il attaque à sa base grâce à sa lame bien aiguisée. Une jeune femme assise sur une branche assez haute interpelle alors le bûcheron, sûre d’elle et vindicative. L’échange qui suit entre les deux personnages, s’installe sur le ton du règlement de compte symbolique. La nature sauvage confrontée à la civilisation. La condition amoureuse au cœur d’un débat sans fin.

C'était au printemps, ou plutôt une certaine idée du printemps. L'idée, le sentiment que tout pouvait toujours recommencer à n’importe quelle heure du jour et de la nuit, l’idée que rien n’était jamais irréversible des sentiments humains égarés. C’était l’année du « Cantique des cantiques » interprété par Alain Bashung et Chloé Mons. « les baisers de sa bouche... » Quelque chose de baudelairien en somme, comme « la fosse de l’idéal » dans laquelle je m’étais fiché seul en attendant que le goût de ses lèvres me revienne sans cesse. Qu’importe ! Qu’importe ses bijoux à elle, ses couleurs mortes qui brillent dorénavant au fond du gouffre. « Toi la plus belle femme des femmes ». Ma destinée sismique. Malheureux peut-être l’homme, mais heureux l’artiste que le désir déchire dit encore Baudelaire. J’en étais là. J’en étais resté à cette farandole de mots bleus disséminés sur son ventre maudit, et à cet avantage assez net lâché entre ses cuisses, qui finirait un jour par me revenir en pleine gueule sous la forme d'une paire d'étoiles polaires à réchauffer toute ma vie. Nos retrouvailles cosmiques. Je n’ai jamais tourné le film, un des nombreux projets restés dans les cartons depuis cette époque.

Néon™