mercredi 25 août 2010

LES COÏNCIDENCES DE L’HORIZON



(42,195KM)


C’est étonnant, non ? Quoi ? ces coïncidences... Moi qui vous parlait à l’instant d’un objectif futile à « Lausanne ». Et figurez-vous qu’au moment même où nous étions en train de parler d’un coin tranquille en Suisse comme point de départ d’une folle aventure sportive, je décidais d’ouvrir enfin cet « Horizon » d’un Modiano resté en plan depuis le début de l’été avec son bandeau rouge encore noué autour de la couverture. Lausanne... l’avenue d’Ouchy, le Royal-Savoy, le chemin du Beaurivage et l’hôtel du même nom... Le seizième roman d’un type resté un temps de sa jeunesse dans un pensionnat de Haute-Savoie et qui n’a toujours pas appris à conduire. Un type (Patrick Modiano a aujourd’hui 65 ans) sans montre au poignet, obsédé par l’occupation allemande qu’il n’a pas connue, et qui écrit encore à la main sur des cahiers à carreaux d'écoliers.




Modiano et ce « Bosmans » de son invention, perdu dans ses pensées ; sa machine à remonter le temps et les horloges sensibles quelquefois déréglées. Ces fragments, ces bribes de souvenirs consignés dans ses carnets de moleskine noire, ces poussières d’étoiles. Une silhouette aussi, celle d’une « Margaret Le Coz » ; cette « ombre » secrète qui hante peut-être encore le boulevard des Capucines ou les trottoirs de l’avenue de l’Opéra. La rue de Seine, Auteuil et le 16e arrondissement à Paris. Ce Paris-là de Modiano, dont nul ne sait plus très bien s’il fut un jour authentique. Un décor. Paris, Annecy et... « Lausanne » justement (si certains me suivent tout à fait...) Cette sorte précise de périple intuitif comme principe coagulant dans l’immense tristesse de nos pensées communes. Le choix d’un voyage intime en forme de quelques bornes kilométriques principales sur un parcours fluctuant. Un périple comme l’idée d’un baroud d’honneur avant de tourner une page décisive... Soit un peu plus de 42 bornes en tout !
NÉON™